Dali / Béjart : danser Gala

Exposition à la maison Bergevin, Avranches, du 11 au 21 août 2007

Le projet 2007 est l'organisation d'une exposition Dali/Béjart : danser Gala . Il s'agit de la reconstitution du ballet Gala et de l'opéra La dame espagnole et le chevalier romain, chorégraphié par Maurice Béjart en 1961, avec la collaboration de Dali, à Venise. Ces archives photographiques sont inédites et c'est la toute première fois que les liens de Dali et de la danse sont ainsi explorés.

Les artistes soutenues sont Annick Roubinowitz plasticienne et Virginie Souquet danseuse et chorégraphe. Des toiles de la peintre sont exposées dans l'exposition et la danseuse exécute un solo (création).

 

Commissaires d'exposition :
Frédérique Joseph-Lowery et Isabelle Roussel-Gillet

Toiles et scénographie :
Annick Roubinowitz

En 1961, après avoir travaillé avec deux grands chorégraphes du Ballet Russe, Léonide Massine et Georges Balanchine (1940-1944), Salvador Dalí s'adressa à Maurice Béjart, encore inconnu à l'époque et monta avec lui le spectacle composé d'un opéra-bouffe : La Dame espagnole et le cavalier Romain , suivi d'un ballet intitulé du nom de la femme du peintre : Gala . La danseuse qui incarna ce rôle était une star de l'époque : Ludmilla Tchérina. Dernier grand nom à ce spectacle qui eut lieu dans le théâtre prestigieux de la Fenice à Venise : Guerlain, à qui fut confié l'effet scénique du décor. Guerlain créa une substance savonneuse et parfumée nommée Nébuleuse qui figurait l'élévation galactique de la danseuse montée dans un grand ?il pivotant en montre en fin de spectacle.

La présente exposition est le fruit d'une quête des traces photographiques inédites, des témoignages de Maurice Béjart et de Germinal Casado (premier danseur) ainsi que des documents de ce spectacle : programme, articles de presse, enregistrement sonore... Les photos présentées proviennent des archives de La Fenice et du T héâtral Royal de la Monnaie de Bruxelles où le spectacle évolua avant de terminer sa tournée au Théâtre des Champs-Elysées de Paris. De Venise à Bruxelles puis Paris, les happenings déjà nombreux se multiplièrent. Béjart employa toute sa troupe du Ballet du XXe siècle et non plus des figurants amateurs et donna à nombre d'entre eux un rôle de Commedia dell Arte. Les costumes changèrent (conçus par Casado et non plus Dalí) et le vrai quartier de b?uf suspendu au-dessus de la tête des chanteurs fut remplacé, à cause de son odeur et de son égouttement de sang, par une réplique en carton. Dalí qui montait sur la scène de Venise fut incarné à Bruxelles et Paris par un danseur en costume de bouffon. Il n'avait pas assisté aux répétitions du théâtre de Bruxelles et désavoua le spectacle.

Les deux hommes furent en froid. En 2006, cependant, dans sa Vie du danseur , Béjart retint sa rencontre avec Dalí comme un des grands épisodes de sa carrière et l'incarna sur scène en danseur qui saute et se libère de sa canne coincée entre les dents pour sauter plus haut.

Nous avons pareillement, dans le livre qui soutient cette exposition, suivi le Dalí danseur, celui qui d'une toile à l'autre épouse les pas d'une jeune-fille qui saute à la corde et se dédouble en clocher. Nous l'avons dédoublé dans le clocher de Cerisy-La-Salle dans le temps du colloque Dalí. Sur les traces d'éros . La danse est une de ces traces.

La petite sauteuse à la corde devint une ballerine dans le court-métrage de Destino , réalisé avec Walt Disney en 1946. Cette danseuse anonyme fait la paire avec l'enfant Dalí, Dalíto, qui dédoublait la taille de sa petite amie Dullita dans le jouet d'un diabolo qu'il faisait voler en l'air. La danse se décline au masculin et au féminin entre deux jouets composés chacun d'une corde.

Partenaires :

La ville d'Avranches, La maison Bergevin, Les éditions Notari, La Fenice, Guerlain, Le Centre Culturel International de Cerisy-la-Salle, Mélusine, L'Association Le Musoir, Virgin Megastore Archamps.

Remerciements :

Tout particuliers à Maurice Béjart et Marie-Thèrèse Jaccard.
à Luca Notari, Edith Heurgon, Germinal Casado, Fabienne Dorey, Annick Roubinowitz , Virginie Souquet .
à Jan Van Goethem, Archiviste du Théâtre de La Monnaie, Kermit Heim, Xavier Baert de la cinémathèque de la danse
A Clark Lowery et Philippe Roussel.

Crédits objets :

Luca Notari, Irène Lautier, Alphonse Cugier

Crédits photographiques :

F. Paolini, I. Ckolnik, BBL, R. Kayaert, Le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, La Fenice, La Maison Guerlain, La Fondation Béjart de Lausanne.

 

L'exposition s'inscrit dans le projet Dali à Cerisy.

En savoir plus : Annonce de l'exposition